TRAINSPOTTING (2016) – DANNY BOYLE

C’était au tour à Jo de nous présenter son film, un choix évident étant donné que la majorité de l’équipe n’avait pas vu ce classique de Danny Boyle, son deuxième long-métrage Trainspotting, ou comme on dit au Québec Ferrovipathes (pire traduction). J’étais très heureux de revoir cette œuvre phare des années 90 pour la 3e fois parce que c’est presqu’impossible de se tanner d’un film comme celui-là. Le rythme est soutenu pendant 93 minutes, les personnages sont charismatiques, la réalisation nous en met plein la vue, la trame sonore est incroyable, je vais y revenir.

Le film est une adaptation du roman du même nom de Irvine Welsh paru en 1993, on suit un petit groupe d’accro à l’héroïne à Édinbourg au milieu des années 80, c’est la génération no future. Malgré quelques tentatives de se trouver un travail, ils préfèrent la drogue plutôt que de prendre leur vie en main, cette dépendance abusive va les mener sur le chemin de la criminalité. Le synopsis n’a pas l’air très joyeux, mais c’est un film très drôle, une vraie de vraie comédie noire. On rit des frasques de ceux qu’on considère quasiment des amis :  Renton, Spud, Sick boy et Begbie.

On a tendance à oublier que le réalisateur de Slumdog Millionaire a commencé sa carrière avec des comédies, son premier film Shallow Grave (1994) ressemble à un film des frères Coen tout comme le moins bien réussit A life less ordinary (1997). On reconnait la signature Boyle dans tous ses films et ce, malgré une exploration de différents genres cinématographiques comme l’horreur (28 days later), le film familial (Millions), la comédie romantique (Yesterday), la science-fiction (Sunshine) et le biopic (Steve Jobs). Son approche « vidéoclip » s’est estompée au fil des années, mais elle était très présente dans ses premiers films, et Trainspotting est le parfait exemple. Dès les premières images, sur des coups de drums de Lust for life, on assiste à une poursuite effrénée entre nos quatre héros et les autorités, un aperçu dynamique d’une scène qu’on verra plus tard dans le film, c’est peut-être un des génériques d’ouverture les plus marquants du cinéma récent. Mis à part la musique d’Iggy Pop, on peut entendre plusieurs grands noms des années 70 et 80 comme Lou Reed, Blondie, Primal Scream, Brian Eno, New Order, Blur et bien d’autres. Une soundtrack tout aussi iconique que Pulp Fiction et Requiem for a dream, deux autres « films de drogués » de l’époque.

Crime j’ai même pas encore parlé du casting! En fait, c’est une distribution quasi inconnue en 1996, plusieurs bons acteurs anglais qu’on connait moins de ce côté-ci de l’atlantique s’y retrouvent sauf Ewan McGregor qui interprète son premier grand rôle, il a d’ailleurs perdu 26 livres pour être crédible comme héroïnomane.

« I chose not to choose life. I chose something else. And the reason? There are no reasons. Who needs reasons when you’ve got heroin? ».

Maxime Auclair

Caméraman / Monteur